L’USINE HYDROÉLECTRIQUE DE CASSAGNE EST MISE EN CONFORMITÉ ENVIRONNEMENTALE

4 Novembre 2022 , Rédigé par AAPPMA DU BAS SALAT Publié dans #Actualités, #Gestion de l'eau

L'article qui suit a été proposé à la commune de Cassagne pour son bulletin municipal. Elle l'a fait paraître dans son n° 76, de septembre/octobre 2022, en page 11.

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L’usine hydroélectrique dite « de Cassagne », à Bouque-de-Lens, fait l’objet de travaux.

Un arrêté préfectoral du 19 juillet 2022 autorise la SNC (Société en Nom Collectif) Les centrales Associées à utiliser l’énergie du Salat pour produire de l’électricité, jusqu’au 19 juillet 2052.

Les installations nécessaires pour y parvenir, barrages, digues, seuils, vannes, grilles, turbines, portent atteinte à la continuité écologique, c’est-à-dire :

au transit sédimentaire,
à la circulation des organismes aquatiques.

Le Salat charrie cailloux, graviers, sables et limons. Pour des millions d’années, le Salat a vocation à transporter les montagnes du Couserans et de la vallée de l’Arbas jusqu’à la Garonne qui prend le relais pour les transporter jusqu’à l’océan. Le sable des plages et des dunes de l’océan Atlantique passe, pour partie, à Cassagne ! C’est le transit sédimentaire.

Lors des crues, ces sédiments, transportés en grande quantité, modifient le lit du cours d’eau, façonnent les paysages, mobilisent une partie de l’énergie de l’eau, comblent l’amont des digues et des barrages.

Depuis environ 150 ans, les forêts ont reconquis la moyenne montagne et protègent actuellement ses pentes de l’érosion. L’apport sédimentaire s’est réduit.

Aujourd’hui, le Salat, comme tous les cours d’eau, est en déficit de sédiments. Il en part plus vers l’aval qu’il n’en arrive de l’amont. Les extractions de graviers dans le lit du cours d’eau ont cessé, mais ont accéléré le phénomène. Le Salat coule de plus en plus sur la roche mère.

Moins de cailloux au fond de la rivière, c’est moins d’habitats pour la biodiversité.

Les organismes aquatiques doivent trouver des lieux pour s’alimenter, se reposer, s’abriter, se reproduire. Certains, comme les anguilles, les saumons, parcourent de grandes distances pour y parvenir.

Avec l’augmentation de la température de l’eau au cours de l’été, la quantité d’oxygène dissout dans l’eau diminue. Les organismes qui ont le plus besoin d’oxygène doivent pouvoir remonter les cours d’eau pour trouver des eaux plus froides.

Avec le changement climatique, la hausse de l’intensité des précipitations augmente le risque de crues, la température de l’eau augmente encore davantage en été.

Pour limiter les conséquences négatives sur la continuité écologique pour les prochaines années, les propriétaires de l’usine de Cassagne doivent modifier leurs installations avant fin 2022. C’est l’explication des travaux en cours.

Des batardeaux permettent de mettre en assec les zones de travaux. Le 30 août dernier, une pêche de sauvetage a permis de capturer environ 500 poissons confinés dans les poches d’eau résiduelles. Ils ont été relâchés dans les eaux vives du Salat, à l’aval de la digue de l’usine.

Malheureusement, les modifications demandées ne règlent pas tous les problèmes et la succession d’usines hydroélectriques n’arrange pas les choses.

Les propriétaires de l’usine de Cassagne verseront 3.000 € par an à titre de compensation des dommages causés malgré tout aux milieux aquatiques. Cette somme vient s’ajouter aux compensations versées par les propriétaires des autres usines hydroélectriques.

Le cas échéant, certaines de ces actions peuvent être portées par la structure compétente en matière de GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations), le syndicat de rivière Salat Volp. Toute action, portée ou non par le syndicat de rivière, doit être approuvée par la police de l’eau avant réalisation.